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l'humanité est maudite si pour faire preuve de courage, elle est condamnée à tuer éternellement. jean jaurès arcachon : pax - labor le monument aux morts d'arcachon a été inauguré en 1924. alexandre maspoli est le sculpteur lyonnais qui gagna le concours organisé pour réaliser ce monument en 1922. maspoli est également célèbre à l'époque comme ancien champion du monde d'haltérophélie. le monument est dominé par une victoire de bronze, en dessous le peuple qui pleure ses morts soit 258 arcachonnais morts pendant la guerre, dont les noms sont inscrits sur le monument. au dessus de l'inscription pax - labor (paix et travail), deux travailleurs du bassin sont représentés : un viel homme habillé en résinier et une ostréicultrice. dans une forêt de pins, juste au dessus de l'inscription un résinier travaille. de l'autre côté du monument se trouve les pleureuses. une jeune fille s'occupe d'un enfant et deux autres femmes pleurent leurs morts. la victoire qui domine le monument est sur un socle soutenu par des soldats des différentes armes, reconnaissables uniquement aux couvres chef car ces soldats sont sans visage, enveloppés dans des linceuils ! les hommes sont représentés par un enfant et un vieillard, i l n'y a pas d'hommes d'âge mûr ceux ci sont représentés uniquement par les soldats morts dans un linceuil commun soutenant la victoire. d'autres inscriptions ceinturent le monument: il est inscrit sur les murets autour de la colonne : pour le droit - pour la paix . le monument situé place de verdun a été inauguré le 11 novembre 1924 en présence de ramon bon le maire d'arcachon, pierre dignac le député du secteur et veyrier-montagnères ancien maire d'arcachon de 1897 à 1922. rédigé à 16h39 dans région aquitaine | lien permanent | commentaires (3) | trackback (0) jeudi 08 mai 2008 john braithwaithe : un des 5 soldats néo-zélandais fusillés au cours du conflit john braithwaithe a 32 ans, quand il s'engage pour aller combattre en europe. auparavant, il était journaliste et fils de l'ancien maire de dunedin. de mai 1915 à janvier 1916, il est en phase d'intégration et de formation. il rejoint l'otago regiment. après un long voyage, il rejoint l'egypte. il y est nommé 'lance-corporal' et en avril embarque pour la france. 1 mois plus tard, premier avertissement pour 24 heures d'absence sans autorisation. il n'est plus lance-coporal. 15 jours plus tard, il récidive. il est arrêté mais s'échappe. nouvelle arrestation, nouvelle évasion. après sa capture, il est condamné à deux ans de travaux forcés. 15 jours après nouvelle fuite et nouvelle condamnation à deux ans de travaux forcés en sus des précédents. il est alors interné à blargie. en réalité, le modeste village de blargies était un dépot logisitique mais aussi l'emplacement de deux prisons pour soldats britanniques ou du commonwealth. situé au nord du village, le camp n°1 fut l'objet de mutineries que nous allons évoquer ci-dessous. la prison n'est pas telle que l'on peut s'imaginer à priori, avec cellules et portes de fer. non, il s'agissait d'un camp de prisonniers vivant dans des tentes et qui fonctionnait avec une certaine collaboration entre les prisonniers et leurs gardiens. trois cent prisonniers vivaient dans vingt cinq tentes. ils étaient condamnés à des mois de travaux forcés pour des fautes diverses. une trentaine de cellules en durs servaient pour les récalcitrants, qui pouvaient alors être enchainés et menotés. les conditions d'internement étaient spartiates et les gardiens plutôt sévères. quelques douches peu de wc entrinaient une promiscuité qui étaient ferments de tensions et d'énervement. une première mutinerie éclate le 14 août 1916, où 70 prisonniers refusent d'aller au travail. des mots violents sont échangés. l'origine du problème est dans des différences de traitements entre les prisonniers australiens et les autres (des affaires de rasoirs !). le lendemain après un nouveau refus, l'affaire se calme petit à petit. un des mutins à l'origine de l'incident, w.lewis sera exécuté à rouen en octobre. une deuxième mutinerie éclate 15 jours plus tard aussi pour un motif futile. john braithwaithe y participe. en quelques mots, il assiste un condamné récalcitrant et lui évite temporairement sa punition dans une ambiance électrique où plus de cent prisonniers se sont rassemblés autour . quand on lit les compte rendus de l'incident rapporté lors du procès, on n'a pas le sentiment que john braithwaithe ait ici un rôle de fomenteur de troubles. en tous cas sa propre version est qu'il recherchait par son intervention à calmer les parties. de fait, c'est bien le résultat constaté. on est vraiment surpris retrospectivement qu'un tel incident entraîne des condamnations aussi graves. il n'y a pas de sang versé, pas de refus prolongé d'aller au travail, même pas de dégats matériels. cela ressemble plutôt à un énervement des prisonniers confinés et harassés dans la chaleur de l'été. suite à cette petite révolte, 4 soldats passent en cour martiale. 3 australiens et un néo-zélandais qui plaident non coupable. john braithwaithe explique à la cour: ...être soldat n'est pas ma profession, et je ne ne connaissais pas les règles comme je les connais maintenant. je ne suis pas né soldat, je suis juste un journaliste qui gagnait de l'argent facilement qui a répondu à l'appel ( engagement dans le corps expéditionnaire ) comme mes frères l'ont fait. malheureusement, j'ai gravement raté des choses... la cour ne l'entend pas ainsi et condamne les 4 soldats à la peine de mort. quelques jours plus tard, douglais haig accorde sa grâce à trois d'entre eux, les 3 australiens mais pas pour john braithwaithe. en effet l'australie a toujours refusé de voir fusiller ses soldats. john braithwaithe est executé le 29 octobre 1916 à l'aube. il est enterré dans le cimetière militaire de rouen. une lettre est adressée à la mère du soldat: j'ai le profond regret de vous informer qu'un avis reçu par ce service aujourd'hui indique que le soldat nommé ci-dessus a été condamné, après jugement par la cour martiale à être fusillé pour participation à une mutinerie et la sentence a été executé le 29 octobre 1916. je souhaite vous assurer de ma très profonde sympathie pour la fin tragique qu'a connu votre fils. plus de 80 plus tard, le gouvernement néo-zélandais s'est attaché à accorder un pardon solennel aux 5 soldats néo-zélandais fusillés au cours du conflit. rédigé à 20h26 dans mémoires des soldats fusillés pour l'exemple. | lien permanent | commentaires (0) | trackback (0) dimanche 20 avril 2008 paul landowski : "ces morts, je les relèverai" - les fantômes de la marne - paul landowski (1875-1961) est membre de la section camouflage pendant la grande guerre, il a sillonné la picardie, carnet de dessins en main. humaniste porté par un idéal de fraternité, il est profondément ébranlé par l'horreur des tranchées, lui qui formule alors le projet d'édifier un temple à la gloire de l'esprit humain, le futur temple de l'homme, son grand oeuvre inachevé. face à ce massacre, il réagit en sculpteur et travaille à des hommages monumentaux : une vingtaine de monuments aux morts érigés dans les villages ou sur les champs de bataille. les fantômes, dressés sur la butte de chalmont, près d'oulchy-le-château, constituent son chef-d'oeuvre commémoratif, hommage à ces poilus sacrifiés, redressés dans la mort et rendus à la mémoire des hommes. le monument, placé sur une crête, se voit de loin. les fantômes dominent les champs de bataille de la seconde bataille de la marne. ils sont sculptés, sur un socle de quatre marche pour les quatre années de guerre, dans du granit rose, pierre de l'éternité pour paul landowski. les sept soldats semblent pétrifiés, le corps légérement penché en avant, ceux sont les morts de la guerre qui se relévent. chaque soldat est issu d'une arme différente (un sapeur, un mitrailleur, un grenadier, un colonial, un fantassin, une jeune recrue). ce qui surprend le visiteur c'est la douleur et la souffrance qu'exprime ces morts . au centre des fantômes, le martyr est nu, sans protection si ce n'est ses ainés morts. c'est un jeune homme à la silhouette frêle, ainsi landowski a symbolisé l'humanité ordinaire victime de cette guerre. ce monument rendant hommage au simple soldat serait venu à l'idée de paul landowski dès 1916. en 1919, il réfléchit à une composition où les morts de la guerre se relèverait, pour répondre à des projets de l'état. mais les projets n'aboutissent pas, alors il réalise un modèle en plâtre qui en 1923, obtiendra la médaille d'honneur pour le salon des artiste. enfin en 1927, le site de la butte de chalmont dans l'aisne est choisi. paul landowski est un artiste réputé et connu de tous. il est l'auteur du christ rédempteur , une sculpture de 30 métres de haut qui domine la baie de rio de janeiro. grand prix de rome en 1900, il a réalisé plus de 20 monument aux morts, mais aussi de nombreuses sculptures ; certaines sont présentées dans le musée-jardin landowski de boulogne billancourt. sources de la présente note : pour le texte : philouchard qui m' a transmis les informations de : paul landowski, la pierre d'éternité somogy, historial de péronne. pour découvrir le chemin des dames, son passé douloureux mais aussi l'actualité dans l'aisne, vous pouvez consulter le site de philouchard : http://chemindesdames.blogspot.com/2007/10/dcouvrir-le-chemin-des-dames_16.html rédigé à 23h15 dans région picardie | lien permanent | commentaires (0) | trackback (0) samedi 19 avril 2008 druy-parigny dans la nièvre : paix et travail. druy-parigny a perdu 22 de ses enfants lors du conflit 14-18 soit 12,09% de sa population masculine. pour honorer ses morts la commune a élevé un monument sobre constitué d'un simple obélisque en pierre. par contre les inscriptions du monument le rattache à une appartenance pacifiste. tout d'abord l'épithaphe " la commune reconnaissante à ses enfants morts à la guerre 1914 -1918". le mot "guerre" y est utilisé, c'est pourtant rare sur les monuments aux morts. en effet, il est souvent préféré les termes " mort pour la france". par ailleurs les inscriptions "paix" et "travail" viennent conforter cette première connotation pacifiste. enfin pour les 22 soldats, il est inscrit leur âge au moment de leur disparition : ils étaient agés de 19 ans à 40 ans. après la deuxième guerre mondiale, il a été rajouté sur le monument le nom de 12 villageois fusillés par les nazis en 1944. le monument a été inauguré le 25 janvier 1920, en présence du maire m. duvard, du député régnier, du curé du village et de l'ensemble de la population. source : le livre de hervé moisan : sentinelles de pierre publié en 1999 rédigé à 11h27 dans région bourgogne | lien permanent | commentaires (1) | trackback (0) vendredi 11 avril 2008 samogneux : la peur. le monument aux morts a été réalisé en 1933, le socle en pierre calcaire où sont gravés les noms des morts par le faits des guerres. il a été construit par bourgine et la statue en bronze a été sculptée et fondue par gaston broquet. il est l'auteur de statues et de monuments remarquables présentés au salon des artistes français et répartis dans différents musées. ses monuments aux morts sont nombreux. on y trouve partout cette recherche de la vie et du côté pittoresque et réaliste dans les effigies des « poilus » qu'il avait eu tout le loisir d'observer de 1914 à 1918. une autre tranche de sa production était de toutes petites statuettes de soldats et de scènes de la vie courante, ouvriers, etc... bien souvent, ces petits bronzes restaient volontairement à l'état d'esquisses, mais étaient toujours marqués d'une sincérité et d'une observation profonde de la vie courante. le monument de samogneux fut financé grâce à la générosité de l’oeuvre franco-américaine du relèvement de samogneux d' henri frémont de verdun, de miss horace gray de boston à hauteur de 22 000 francs et en coopération avec la principauté de monaco, pour la somme de 20 000 francs, soit un total de 42 000 francs. ( source: le bulletin meusien) la statue représente la terreur d'un jeune soldat, fantassin français qui met en oeuvre son masque à gaz d’où son nom : “ l’alerte aux gaz” . rédigé à 19h44 dans région lorraine | lien permanent | commentaires (3) | trackback (0) mardi 08 avril 2008 charles gern auteurs de monuments dans la somme charles gern est un sculpteur rhénan né en allemagne à kaiserslautern (palatinat), élève de joseph wackerle et des beaux-arts de munich, il a vécu un certain temps à albert. il figure au salon en 1925. on lui doit de très beaux monuments dans le département de la somme en picardie : albert ; auchonvillers ; beaumont ; hamel. cet imposant portique est le monument d'albert situé, dans un jardin public, rue victor-hugo. il daterait de 1936 et est attribué à charles gern. en fait le 30 mars 1934, le conseil municipal décida de faire reconstruire un monument commémorant la guerre de 1870 par le sculpteur charles gern, installé à albert depuis 1933, pour un coût forfaitaire de 34 615 francs. le marché passé avec gern prévoyait la livraison du monument pour la fin de septembre 1934, mais le sculpteur tomba gravement malade et ne put effectuer les travaux avant 1936. c' est donc en 1936 que fut élevé le monument, un portique en pierre d' euville, dont les sculptures furent commandées par gern au sculpteur fosses, de malakoff, pour 7500 francs. la réception définitive des travaux eut lieu le 30 novembre 1937, après un conflit entre la ville et gern qui réclamait un supplément de 11000 francs pour achever l' oeuvre . les deux bas-reliefs figurent des scènes pathétiques : l'adieu et le deuil. on notera le souci de l'artiste de susciter le sentiment du temps qui passe : les enfants ont grandi, l'arbre a poussé. au cimetière se trouve un autre monument de la grande guerre beaucoup plus classique, vraisemblablement antérieur, signé lechien, marbrier local. il représente un obélisque surmonté d'un coq. de même la municipalité de beaumont-hamel décida l' érection de deux monuments aux morts, l' un pour beaumont et l' autre pour hamel, le 14 juin 1933. un marché fut passé entre la commune et le sculpteur charles gern, installé à albert. il prévoyait deux monuments en pierre d' euville sur des fondations en béton également prises en charge par le sculpteur, le tout pour 32 000 francs. la photo de gauche est la sculpture du monument aux morts de beaumont et à droite celle d'hamel. charles gern est intervenu sur plusieurs monuments aux morts, dans le même style et la même pierre, à auchonvillers et à albert (voir le début de l'article). les sources sont pour les photos http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/itiinv/1418/peronne.html et les bases mérimé et patrimoine de france pour les informations. rédigé à 17h57 dans région picardie | lien permanent | commentaires (0) | trackback (0) plozévet dans le finistère le monument aux morts de la guerre 1914-1918 est une longue pierre de plus de neuf mètres qui a été extraite du sol au sud du bourg, transportée jusqu'à l'enclos paroissial et inaugurée le 12 septembre 1922. plus de 200 noms gravés révèlent le sacrifice des combattants. a côté se trouve la statue, due à rené quillivic, et qui représente sébastien le gouill, digne, mais foudroyé par la perte de trois fils et d'un gendre lors de ce conflit. a côté du monument aux morts se dresse le mémorial de la guerre 1939-1945, également dû au sculpteur rené quillivic. il représente une tête de bigoudène et a été inauguré le 11 novembre 1950. rédigé à 07h13 dans région bretagne | lien permanent | commentaires (0) | trackback (0) dimanche 06 avril 2008 l'aisne demande à la république de reconnaître les soldats fusillés pour l'exemple de 14-18 le conseil général de l'aisne, dans la région picardie, a adopté le 16 avril 2008 un voeu demandant aux autorités françaises de "reconnaître les soldats condamnés pour l'exemple comme des soldats de la grande guerre à part entière" et d'inscrire leurs noms sur les monuments aux morts. "le conseil général de l'aisne invite solennellement la république française à prendre, dans la générosité qu'elle doit à ses enfants, et à l'occasion du 90ème anniversaire de la fin de la grande guerre, la décision de reconnaître les soldats condamnés pour l'exemple comme des soldats de la grande guerre à part entière, comme des poilus comme les autres, de façon à permettre que leurs noms puissent être légitimement inscrits sur les monuments aux morts des communes de france, à la demande de leurs familles ou des associations et collectivités concernées", demande l'assemblée départementale dans un voeu qu'elle a adopté le 16 avril à l'unanimité, gauche et droite réunies. en fait pour obtenir cette unanimité dans le vote, la droite locale à obtenu de la majorité socialiste de l'aisne le substitution des termes "combattant de la grande guerre " par "soldat de la grande guerre ". chacun faisant un pas vers l'autre, le consensus a été possible. espérons qu'au niveau national, nos dirigeants acquièrent cette sagesse. le voeu, qui a été adopté le jour anniversaire du début de l'offensive du chemin des dames en 1917, évoque la "politique active" menée par le conseil général "depuis plusieurs années" pour "réintégrer les fusillés de 1914-1918 dans la mémoire collective", notamment en accueillant en juin 2007 des descendants de fusillés dans le département. "sans chercher à réécrire l'histoire ou à l'instrumentaliser, peut désormais venir, après le temps des tabous et des polémiques, le temps d'une mémoire apaisée", "90 ans après la fin de la grande guerre", poursuit le texte, qui évoquent "plus de 50" soldats fusillés au cours des quatre années de guerre dans l'aisne. selon un décompte effectué en 2006 par l'ancien chef du service historique de l'armée de terre, 675 soldats ont été fusillés sous l'uniforme français pendant la grande guerre pour désertion, mutinerie ou refus d'obéissance. parmi seul une quarantaine de ces fusillés ont été réhabilités dans les années 1920 ou 1930. sources: http://filinfo.france3.fr/popup_afp.php?nameregion=normandie&id=%20080404145150.kgm37ozv rédigé à 18h51 dans mémoires des soldats fusillés pour l'exemple. | lien permanent | commentaires (3) | trackback (0) samedi 29 mars 2008 le caporal albert truton né au mage (orne) où il est cultivateur en 1914, albert truton a épousé en 1912 lucienne cellier dont il a un enfant, suzanne, née en 1913. lors de la mobilisation générale, il est incorporé au 103e ri. passé au 75e ri en juin 1915, il devient caporal le 30 juin 1916. le 6 août 1916, il est blessé par un éclat d’obus et il est cité à l’ordre du régiment comme « bon gradé courageux ».après la mutinerie de pargnan, il est condamné à mort par le conseil de guerre de la 27e di le 10 juin 1917 pour « refus d’obéis- sance, étant commandé pour marcher contre l’ennemi ». il est fusillé le 16 juin à pargnan. il est aujourd’hui inhumé au cimetière militaire français de cerny-en-laonnois. source : cg de l'aisne. rédigé à 10h53 dans histoires de 22 fusillés pour l'exemple | lien permanent | commentaires (3) | trackback (0) gaston lefèvre engagé à 17 ans et fusillé è 19 ans. gaston lefèvre est né le 4 juin 1897 à morfontaine en meurthe-et-moselle. a la veille de la guerre, il exerce le métier de cantonnier. le 7 août 1914, les allemands prennent son père en otage et le fusillent. son frère infirme avait été emmené, puis fusillé à son tour. pour venger les siens, gaston lefèvre franchit les lignes ennemies et vient venu s’engager à la mairie de mézières (ardennes) le 14 août. n’ayant que 17 ans, il avait falsifié son âge pour pouvoir s’engager. blessé au printemps 1915, il est alors soigné à l’hôpital de lyon. le 9 juin 1917, à la suite de la mutinerie de mercin, il est condamné à la peine de mort par le conseil de guerre de la 13e division, pour « révolte par prise d’armes sans autorisation et agissements contre les ordres des chefs ». pierre lefèvre est exécuté le 16 juin 1917 à soissons. il est aujourd’hui inhumé au cimetière militaire d’ambleny. source : cg de l'aisne. rédigé à 07h04 dans histoires de 22 fusillés pour l'exemple | lien permanent | commentaires (1) | trackback (0) vendredi 15 février 2008 le cimetière des fous de saint-alban en lozère le cimetière des fous ce cimetière enfanté par la lune entre deux vagues de ciel noir ce cimetière archipel de mémoire vit de vents fous et d'esprits en ruine trois cents tombeaux réglés de terre nue pour trois cents morts masqués de terre des croix sans nom corps du mystère la terre éteinte et l'homme disparu les inconnus sont sortis de prison coiffés d'absence et déchaussés n'ayant plus rien à espérer les inconnus sont morts dans la prison leur cimetière est un lieu sans raison paul eluard, asile de saint-alban , 1943 des anciens combattants " mutilés du cerveau" mais survivants finirent leur vie, abandonnés, dans des asiles psychiatrique comme à saint alban en lozère. mais on en trouve aussi à cadillac en gironde, à montpon-ménestrol en dordogne, à lesvelec dans le morbihan...les cimetières des fous sont peu à peu abandonnés et disparaissent. rédigé à 13h59 dans région languedoc roussillon | lien permanent | commentaires (1) | trackback (0) samedi 19 janvier 2008 joseph gabrielli : un corse, simple d’esprit, condamné à mort gabrielli, berger de son état, n’avait jamais quitté la corse, ni même son village natal près de corte, quand il fut mobilisé au 140e régiment d’infanterie . bien qu’il soit illettré et arriéré mental, on l’affecte à la 6e compagnie où on a plus besoin de son corps que de son esprit. le 8 juin 1915, au cours d’une attaque, il est légèrement blessé. son chef l’envoie se faire penser au poste de secours. en revenant, il s’égare et ne retrouve plus sa compagnie. on le retrouve cinq jours plus tard, terré au fond d’une cave à colincamps (pas de calais). interrogé il déclare (avec peine, car il parle très mal le français) aux gendarmes : "mon régiment est rentré dans la tranchée la nuit du 6 au 7. j’ai pris part à plusieurs combats. dans la nuit du 12, ma compagnie est partie à l’attaque, j’ai suivi mes camarades, mais à la fin des combats, je ne les ai pas retrouvés. je suis revenu à la tranchée, mais, comme il n’y avait plus personne de mon régiment, je suis parti sans savoir où j’allais. je suis arrivé à colincamps vers quinze heures, j’ai cherché ma compagnie sans la retrouver, c’est alors, que j’ai eu l’idée de descendre dans la cave d’une maison abandonnée où je suis resté pendant deux jours. j’ai perdu mon fusil et mon sac dans la tranchée." le rapport rédigé par le commandant de la prévôté donne une autre version des faits : « le soldat gabrielli a disparu de sa compagnie le 8 juin au matin et a été signalé par son caporal d’escouade comme manquant à l’appel. dans la même journée, des soldats de la compagnie faisant le service de ravitaillement ont attesté avoir vu gabrielli au poste de secours du bataillon. » d’après l’enquête faite auprès de ses chefs, et de ses camarades, il ressort que gabrielli est considéré comme un débile profond, élevé à l’état sauvage et surtout employé à creuser des latrines ou des tranchées. il est néanmoins traduit devant le conseil de guerre spécial du 140e r.i. voici la transcription d’une partie de l’interrogatoire de l’accusé faite par le commissaire du gouvernement. question_quand avez-vous quitté votre compagnie et à quelle heure ? réponse_je ne m’en souviens pas… q_ pourquoi l’avez-vous quittée ? r_ j’ai reçu un obus près de moi et je ne me rappelle plus rien… q_combien de jours êtes vous resté absent de votre compagnie ? r_ trois jours. q_ pourquoi n’avez-vous pas cherché à regagner votre compagnie le plus tôt possible ? r_j’ai cherché partout et je n’ai pas trouvé. q_ où avez-vous été trouvé ? r_ dans une cave. q_ est-ce dans une cave que vous cherchiez votre compagnie ? r_ je n’y ai couché qu’une nuit. q_ pourquoi avez-vous dit aux gendarmes avoir quitté votre poste le 12 courant alors qu’en réalité vous êtes porté absent depuis le 8 juin ? r_ les gendarmes n’ont rien compris… q_ pourquoi avoir dit que vous étiez resté absent trois jours, alors que vous êtes porté manquant de puis le 8 au matin et que vous n’avez été retrouvé que le 13 juin à 18 heures, c'est-à-dire six jours après ? r_je ne peux pas m’expliquer. q_avez vous quelque chose à rajouter pour votre défense ? r_ je suis ici pour défendre la france ! c’est un interprète corse qui traduisait au fur et à mesure les questions et les réponses. malgré les témoignages des soldats et de son commandant de compagnie confirmant l’irresponsabilité de l’accusé, le conseil de guerre le reconnait coupable d’abandon de poste devant l’ennemi et le condamne à mort. la sentence est lue à 20 heures et gabrielli est fusillé une heure plus tard. dix ans après, un témoin, m dupommier, qui avait assuré la défense de l’accusé, raconte l’exécution. « au cours de ces quatre années de guerre, j’ai vu de terribles choses. je ne crois pas avoir assisté à un plus triste spectacle que cette exécution. gabrielli, affolé, courrait devant les fusils en criant : » maman, maman, je ne veux pas mourir… » il se cramponnait convulsivement, tantôt à l’aumônier, tantôt à moi ; il a fallut planter un poteau sur la tranchée de deuxième ligne pour l’y ligoter. cela a duré une demi-heure. les hommes du peloton d’exécution étaient terriblement émus. un seul être demeurait impassible : c’était le commandant poussel (tué quelques mois plus tard en champagne). après le coup de grâce, cet officier m’a dit « voila une mort qui épargnera bien des vies humaines » j’ai répondu « vous avez mon commandant, une étrange conception de la justice et vous venez d’assumer une bien effroyable responsabilité devant dieu(1) » le 4 novembre 1933, la cour spéciale militaire annule le jugement du conseil de guerre et réhabilite gabrielli. (1) lettre de louis dupommier avocat au barreau d’annecy et président d’honneur des anciens combattants de thônes à m berhon, avocat de la famille gabrielli, le 31 octobre 1925. ce texte est issu du livre « le pantalon rouge ». a la fin de cet ouvrage, l’auteur présente quelques cas de fusillés pour l’exemple, celui ci a été repris par philippe crozet sur le forum 14 -18. rédigé à 18h56 dans histoires de 22 fusillés pour l'exemple | lien permanent | commentaires (3) | trackback (0) jean-julien-marie chapelant: un officier fusillé. peu d’affaires ont suscité parmi les anciens combattants une émotion aussi douloureuse que l’exécution du sous-lieutenant jean-julien-marie chapelant, du 98e r. i. né le 4 juin 1891, à ampuis (rhône), et fusillé le 11 octobre 1914 au château des loges, près roye, en exécution d’un jugement de conseil de guerre en date de la veille. jusqu’à la dernière cartouche encore qu’il soit de bon ton de ne pas se souvenir des événements marquants de la guerre, on nous permettra de rappeler qu’au début d’octobre 1914, les allemands firent une pression violente au sud d’amiens, dans la région roye-lassigny, où ils furent tenus en échec par le 13e corps. le régiment qui avait la garde de la zone au nord de roye était le 98e d’infanterie, sous les ordres du lieutenant-colonel didier. le 7 octobre, à cinq heures du matin, une attaque allemande extrêmement violente et précédée d’un bombardement intense, se déclenchait contre le bois des loges défendu par la 3e compagnie, capitaine rigaut, et la 1re section de mitrailleuses, deux pièces, sous-lieutenant chapelant en position au nord du bois, entre le château et la voie ferrée. cloué une première fois à cent mètres des lignes, l’ennemi revient à la charge. une de nos mitrailleuses s’enraye. la seconde le tient en respect à 20 mètres. le sergent girodias, commandant de la 3e section de la 3e, fait passer au lieutenant chapelant que le capitaine rigaut vient d’être tué ; puis que les assaillants ont débordé nos lignes à droite et à gauche et sont installés sur nos arrières. le lieutenant chapelant donne à ce gradé l’ordre d’envoyer un homme s’assurer du fait. ce coureur ayant été tué, il commande d’en envoyer un autre, mais déséquipé. avant que le second coureur ait eu le temps de rapporter des informations, des indices irréfutables prouvent que la petite troupe est cernée : les balles cinglent de tous côtés. un éclat tombe sur la deuxième pièce qui s’enraye à son tour. autour du lieutenant chapelant, il ne reste plus que quatre hommes. - a vos mousquetons ! commande-t-il. mais les munitions s’épuisent. l’officier sort de la tranchée pour se rendre compte de la situation. a ce moment un fort parti d’allemands se jette sur lui et l’emmène, en même temps que ses hommes, dont trois, les mitrailleurs peillon, mortan et bost, réussissent à s’évader. le calvaire du blessé quarante-huit heures se passent. le 9 octobre, vers 10 heures, un officier de chasseurs avise les brancardiers du 98e qu’à 50 mètres de la première ligne, tout contre le chemin de fer, un lieutenant français est étendu, blessé. les brancardiers coutisson, sabatier et goulfès vont le chercher et le ramènent. c’est le lieutenant chapelant, dont le tibia gauche est fracturé par une balle. on le transporte au poste de secours où on lui fait un pansement sommaire et on l’évacue sur l’ambulance du plessier-de-roye, à quelques kilomètres à l’arrière. le soldat bierce, qui conduit le tombereau sans ressorts, s’ingénie à pallier les souffrances du blessé. le lieutenant chapelant est à peine arrivé et ne s’est pas remis de ce court, mais douloureux trajet qu’un coup de téléphone, émané du p. c. du colonel, ordonne de le ramener au château des loges, resté entre nos mains. le voyage dure à peu près une heure, chaque minute, chaque pas du cheval arrachant un gémissement au blessé. enfin les quatre kilomètres franchis qui séparent le plessier des loges, le tombereau débouche dans la cour du château où le colonel didier fait les cent pas. il apostrophe bierce : - qu’amènes-tu là, toi ? - le lieutenant chapelant, mon colonel. - comment dis-tu ? le lieutenant ?... non, ce n’est pas un soldat, c’est un lâche ( témoignage bierce .) chapelant est transporté à l’infirmerie du château. premier interrogatoire, dont on ignore tout, et le texte et les témoins. le lieutenant collinot est chargé de faire une enquête. il se refuse à conclure, faute de preuves de la culpabilité de chapelant. le colonel lui enjoint de recommencer. collinot maintient ses conclusions premières. ( témoignages adjudant-chef gouvrit et brancardier sabatier .) a noter que de ce rapport collinot, le dossier n’accuse pas trace. dans la soirée, troisième étape du calvaire. chapelant est ramené au plessier. déplacement pour le moins inutile, puisque la tradition de chapelant au conseil de guerre était décidée, avant même la première audition de l’accusé par l’officier rapporteur . 9 octobre, 13 h. 15. le général demange, et la 25e division au colonel pentel, et la 50e brigade. le sous-lieutenant chapelant doit être immédiatement livré au conseil de guerre spécial du 98e r. i., lequel saura, je n’en doute pas, faire son devoir. signé : demange. remarquons d’ores et déjà que chapelant n’a été relevé sur le terrain que le 9 octobre à 10 heures. nul ne l’a entendu. et le siège du général demange - au troisième échelon - est déjà fait ! et le jugement est dicté aux juges, en termes combien clairs ! le seul mot de chapelant que l’on cite permet de supposer quel fut le ton de la conférence au château. - pourquoi le colonel me menace-t-il de me faire fusiller ? j’ai cependant fait tout mon devoir. » le conseil de guerre le lendemain 10, chapelant, toujours dans le même tombereau et au prix des mêmes souffrances, est ramené au château des loges. il y est reçu par le colonel didier qui l’injurie, le traite de lâche, lui tend son revolver : - brûle-toi la cervelle pour ne pas prouver ta lâcheté une seconde fois ! - je n’ai pas à me brûler la cervelle, puisque je suis innocent. » ( témoignage bierce .) sur quoi le colonel didier a un entretien avec le commandant gaube, désigné pour présider le conseil de guerre spécial. la conclusion en est : - vous entendez, gaube, il faut le fusiller ! » ( témoignage rochard ). chapelant, sur son brancard, est introduit devant ses juges : chef de bataillon gaube, président, capitaine raoux, commandant la c. h. r., lieutenant bourseau, assesseurs ; sous-lieutenant lemoël, rapporteur ; adjudant-chef rochard, greffier. a remarquer que le sous-lieutenant lanoël, frais émoulu de saint-cyr, loin d’avoir les 25 ans requis par la loi, n’était même pas majeur. que furent les débats ? le dossier ne comporte aucune pièce relatant l’interrogatoire. c’est l’acte d’accusation lui-même qui est baptisé « interrogatoire ». chapelant a-t-il avoué ou nié ? on l’ignore. mais les témoins ? car enfin il y a des témoins, ne seraient-ce que les brancardiers et les mitrailleurs évadés. on ne les entend pas. on n’entend personne, que l’écho de la voix du colonel didier : « gaube, il faut le fusiller ! ». a noter que le rapport, contrairement au code de la justice militaire, a été écrit, après le jugement . il porte la date du 17 octobre et est postérieur de 7 jours à la condamnation. quatre chefs d’accusation pesaient sur chapelant : n’avoir pas pris le commandement de la ligne de feu, n’avoir pas contrebalancé les assertions du sergent-major girodias, s’être rendu à l’ennemi sans aucune pression de la part de celui-ci, avoir exhorté ses hommes à se rendre. seul, le troisième chef fut retenu : article 210 du code de justice militaire, mort avec dégradation. achevé par des balles françaises ! tout de même, on n’ose pas cette fois ramener chapelant au plessier. mais comment exécuter cet homme qui, la jambe cassée, ne peut se tenir debout ? pour couvrir sa responsabilité, le colonel didier téléphone au général demange qui, d’accord avec le colonel pentel, commandant la brigade, répond »qu’il estime que la justice doit suivre son cours. » et à la note officielle, il joint le court billet suivant : mon cher didier, je comprends et partage vos scrupules, croyez-le bien. mais la loi nous domine tous deux. vous trouverez demain, avec l’aide de votre médecin, le moyen de mettre debout ce malheureux avant de le faire tomber. signé : d emange. et, en post-scriptum, « c’eût été une aggravation de peine non prévue par le code que de surseoir à l’exécution jusqu’à guérison de la blessure du condamné ». mais c’était aussi un moyen de gagner du temps. et l’aumônier divisionnaire lestrade le comprit bien. il tenta une intervention auprès du général demange : tout fut inutile. le 11 octobre à l’aube, douze hommes furent dissimulés dans un bosquet. chapelant, ficelé sur son brancard par le brancardier sabatier, fut amené dans une allée de cerisiers. le docteur guichard et l’aumônier lestrade l’accompagnaient, ainsi que le colonel didier, « excité par la boisson, la pipe à la bouche, se promenant à grands pas autour de sa victime couchée sur un brancard, gesticulant, vociférant des injures contre elle, lui refusant par deux fois le secours de l’aumônier… par deux fois aussi présentant son revolver à cet infortuné afin, disait-il, qu’il se fasse justice lui-même… » ( témoignage guichard .) au moment d’être adossé au vingt-deuxième arbre de la première rangée, chapelant dit à sabatier : - le colonel m’a offert son revolver pour que je me tue ; je lui ai répondu que je n’avais pas à me tuer, que j’avais fait tout mon devoir. j’ai demandé à être guéri avant d’être traduit en conseil de guerre : on me l’a refusé !!! et, avant que l’adjudant lui bandât les yeux : - je meurs innocent. on le saura plus tard. ne dis jamais rien à mes parents… » l’aumônier lui fit baiser son crucifix. le peloton d’exécution sortit du bosquet et tira. le colonel didier, qui avait tenu à assister à l’exécution, se retira enfin. on porta le cadavre dans une grange où l’on procéda à l’autopsie. puis l’aumônier, pleurant à chaudes larmes, dit les prières des morts et on inhuma chapelant dans la fosse commune. injustice était faite. ni preuves, ni aveux de cette atroce exécution d’un blessé grave : « j’ai assisté, dira par la suite l’abbé lestrade, à des spectacles bien pénibles depuis le début de la guerre. je n’ai jamais assisté à un spectacle plus écoeurant », ( témoignage perroudon ), un sentiment de malaise émana qui s’empara de la 25e division d’abord, de la région stéphanoise ensuite. une enquête fut ordonnée en 1915. elle fut menée par le lieutenant de troismonts. qu’est devenu son rapport ? on l’ignore. mais on peut en deviner les conclusions, d’après une note transmise le 11 mars 1922 par cet officier à la cour de riom et où on peut lire : il ne ressort pas que l’ordre de se rendre ait émané de l’initiative du sous-lieutenant. il semble au contraire qu’il ait mis une certaine ténacité à résister aux suggestions venant de sa droite. et le sergent badion, qui fut le greffier du lieutenant de troismonts ajoute : … bien loin de rendre sa troupe de mitrailleurs et d’influencer la troupe voisine, il leur avait ordonné d’attendre et donné des instructions pour se ravitailler et rendre compte de leur situation, il avait été le dernier fait prisonnier… le jugement était plus que sommaire et informe. … nous fûmes stupéfaits que les témoins de notre information n’aient pas été entendus au 98e lors du jugement de chapelant. » cette enquête refusa de prendre en considération un certain rapport, tout en inexactitudes et en fautes d’orthographe, soi-disant rédigé par un officier de l’e. m. de la division. encore que nous n’en tenions pas plus compte que le conseil de guerre ne l’a d’ailleurs fait lui-même. il n’est pas inutile d’en toucher quelques mots. certes, à en croire, le président de la cour martiale, cette pièce ne fut produite ni à l’instruction, ni à l’audience, et n’influa pas sur la condamnation. cette pièce, écrite au crayon sur une feuille de papier jaune, sale et chiffonnée, - une indication sur la valeur que l’émetteur et le réceptionnaire lui attachaient ! - aurait été rédigée par un capitaine alors à l’état-major de la 50e brigade, et chargé par le chef de celle-ci, colonel pentel, d’aller interroger chapelant, non « comme officier de police judiciaire, mais comme officier d’état-major pour en obtenir des renseignements pouvant intéresser les opérations. » elle porte la date du 9 octobre, jour du retour de chapelant dans nos lignes, heure, 17 h. elle aurait été dictée par chapelant au capitaine en question « derrière un pan de mur démoli et sous le bombardement. » entre 9 heures et 10 heures du matin. la mention 17 heures indiquerait donc le moment de la remise à l’échelon. devant la cour d’appel de riom, ce capitaine a fait au sujet de cette pièce cette déclaration d’une extrême gravité : « je dois vous dire que, dès le commencement de son récit, chapelant m’a paru très déprimé, physiquement et surtout moralement, et qu’il en m’a pas semblé se rendre compte de la portée et de la gravité de son récit. » chapelant racontait notamment que, sur l’ordre du commandant allemand qui l’aurait fait prisonnier et dont il ne spécifiait ni le grade, ni l’unité, il était allé agiter un mouchoir blanc devant une tranchée occupée par une dizaine d’hommes pour leur faire signe de se rendre. comment admettre qu’ayant un officier si à sa dévotion, l’ennemi ne l’eût pas gardé ? comment faire cadrer ces aveux avec les protestations d’innocence que chapelant, nonobstant les tortures morales et physiques supportées trois jours et deux nuits, ne cessa de multiplier envers et contre tous ? et la pièce elle-même, comment expliquer le dédain que le conseil manifesta pour elle ? a coup sûr, la brigade et la division la considéraient comme le document-massue. et on ne la sort qu’après, et combien après ! l’exécution ? c’est sans doute qu’on en avait senti toute l’irrégularité d’abord, toute la contradiction avec les faits ensuite. ah certes ! le document semble, avant tout examen, de premier ordre, mais aucun greffier ne préside à sa rédaction, c’est-à-dire aucun témoin susceptible de contrôler l’audition du rapporteur et d’enregistrer si ce n’est pas la même personne qui fait à la fois les demandes et les réponses. et que fait ce document ? de l’aveu même de son rédacteur, il relata les déclarations d’un homme qui n’est plus qu’une loque et à qui on fait dire ce que l’on veut lui faire dire. non : rédigé dans le trouble et la confusion, comme son texte même le prouve, son texte plein de fautes d’orthographe, d’impropriétés de termes, d’imprécisions, ce rapport n’a aucune valeur. et contre lui, s’inscrivent en faux des témoins, tous ceux notamment qui étaient avec chapelant, les mitrailleurs bost, monnier, mortan et peillon, qui sont unanimes : « dans la situation où nous nous trouvions, il a fait tout son devoir et même peut-être plus que son devoir ». on a prétendu que chapelant, d’ailleurs contraint et forcé, aurait, sur l’ordre d’un officier allemand, agité un mouchoir pour inviter les hommes à se rendre. retenons tout d’abord que le conseil de guerre spécial n’a pas cru devoir s’appuyer sur ce chef d’accusation. de l’enquête de 1915, en effet, il découle que le mouchoir agité, principal grief du rapport, l’aurait été par un mitrailleur, mais non par chapelant qui fut blessé avant d’avoir été entraîné dans les lignes allemandes. et l’évasion ? enfin, comment faire cadrer sa prétendue reddition, sa « capitulation » pour reprendre le mot du conseil de guerre, avec son évasion des lignes allemandes, plus, de son évasion après qu’il eut été blessé ? voilà qui n’est guère le fait d’un lâche, encore moins d’un coupable qui a tout lieu de craindre des juges. aucune preuve, aucun aveu, rien que des protestations. que reste-t-il ? en 1922, la cour d’appel de riom, saisie de l’affaire, commença une enquête et renvoya à la cour de cassation un dossier avec des considérants décisifs. on croyait à la réformation de l’arrêt inique. mais le réquisitoire de l’avocat général mornet entraîna la chambre qui se refusa à réviser l’affaire. par lettre du garde des sceaux en date du 20 février1925, l’affaire chapelant fut à nouveau soumise à la cour de cassation, toutes chambres réunies. finalement la cour ne réhabilita pas chapelant. source : " nadaud , marcel & pelletier , maurice : il ne s’était pas rendu, lieutenant chapelant , (1926)" : saisie du texte et relecture : s. pestel pour la collection électronique de la médiathèque andré malraux de lisieux . rédigé à 15h10 dans histoires de 22 fusillés pour l'exemple | lien permanent | commentaires (4) | trackback (0) suivante » catégories artistes et concepteurs de monuments aux morts histoires de 22 fusillés pour l'exemple mémoires des soldats fusillés pour l'exemple. région alsace région aquitaine région auvergne région basse normandie région bourgogne région bretagne région centre région champagne ardenne région ile-de-france région languedoc roussillon région limousin région lorraine région midi pyrénées région nord pas de calais région paca région pays de la loire. région picardie région poitou charentes région rhône alpes x - europe see more monuments pacifistes (73 photos). les pleureuses (68 monuments). monuments humanistes (53 monuments). les piétas (9 monuments). photos et sépultures des fusillés pour l'exemple soldats agonisants (27 monuments). les gisants (21 monuments). pour approfondir: bilan de la première guerre mondiale fréres de tranchée (rédaction en cours) la révolte des russes de la courtine dans la creuse le marché du siècle. lettres de poilus louis de cazenave et lazare ponticelli, les derniers poilus. web mam et sources. alain choubard annuaire de liens vers la grande guerre. chemin des dames de philouchard collectif de recherche international et de débat sur la guerre de 1914-1918 forum français 14 - 18 forum néerlandais. jacky barcat le chamois mam de la somme mam marne et champagne j.-p.husson monuments du gard mort pour la france dans la somme. mémoires de pierre sur les mam du pas de calais. mémorialgenweb philippe saget photos de monuments aux morts en france. vestiges de 14-18 sites étrangers sur les fusillés pour l'exemple. les fusillés pour l'exemple canadiens. les fusillés pour l'exemple anglais. la guerre de l'affiche les revues pendant la guerre monuments pacifistes dans le monde. monuments art déco les commentaires récents oratbevihar sur craonne : "ils n'ont pas choisi leur sépulture" kneevytex sur craonne : "ils n'ont pas choisi leur sépulture" toomposse sur craonne : "ils n'ont pas choisi leur sépulture" spoissive sur craonne : "ils n'ont pas choisi leur sépulture" fimatatic sur craonne : "ils n'ont pas choisi leur sépulture" smavaavepe sur craonne : "ils n'ont pas choisi leur sépulture" fracihoonnall sur craonne : "ils n'ont pas choisi leur sépulture" liablarbark sur craonne : "ils n'ont pas choisi leur sépulture" immereiseby sur craonne : "ils n'ont pas choisi leur sépulture" culauncoday sur craonne : "ils n'ont pas choisi leur sépulture" archives mai 2008 avril 2008 mars 2008 février 2008 janvier 2008 décembre 2007 novembre 2007 octobre 2007 septembre 2007 août 2007 plus... les notes récentes john braithwaithe : un des 5 soldats néo-zélandais fusillés au cours du conflit paul landowski : "ces morts, je les relèverai" - les fantômes de la marne - druy-parigny dans la nièvre : paix et travail. samogneux : la peur. charles gern auteurs de monuments dans la somme plozévet dans le finistère l'aisne demande à la république de reconnaître les soldats fusillés pour l'exemple de 14-18 le caporal albert truton gaston lefèvre engagé à 17 ans et fusillé è 19 ans. mai 2008 lun. mar. mer. jeu. ven. sam. dim. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 publicité des années folles abonnez-vous à ce blog (xml) abonnez-vous à mon podcast catégories artistes et concepteurs de monuments aux morts histoires de 22 fusillés pour l'exemple mémoires des soldats fusillés pour l'exemple. région alsace région aquitaine région auvergne région basse normandie région bourgogne région bretagne région centre région champagne ardenne région ile-de-france région languedoc roussillon région limousin région lorraine région midi pyrénées région nord pas de calais région paca région pays de la loire. région picardie région poitou charentes région rhône alpes x - europe